BPE : Le Béton Prêt-à-l’Emploi
Le Béton Prêt-à-l’Emploi couramment appelé BPE est un béton qui, comme son nom l’indique, est utilisé sur le chantier. Cela implique qu’il est fabriqué dans une centrale à béton et par la suite est livré par des camions toupies ou transporté par camions benne en enlèvement sous centrale.
Le Béton Prêt-à-l’Emploi possède des caractéristiques bien spécifiques, il doit être définit en fonction de son utilisation finale et pour cela la norme NF EN 206/CN a défini des classes d’exposition pour vous guider :
- X0 : aucun risque de corrosion
- XC : corrosion par carbonatation : agression par le CO2
- XF : attaque par gel – dégel
- XS : attaque par chlorures marins
- XD : attaque par chlorures autres que marins
- XA : agression chimique
Pourquoi utiliser du BPE ?
Le Béton Prêt-à-l’Emploi dispense des problèmes rencontrés par la fabrication de béton sur chantier. De manière générale, le béton est un mélange de ciment, d’eau et de granulats en proportions différentes selon le type de béton souhaité. En plus de ces 3 constituants, on peut ajouter des éléments complémentaires, les adjuvants, qui vont être incorporés pendant le malaxage et qui vont renforcer certaines propriétés du béton.
Loin d’être anodin, l’ajout d’adjuvants va permettre d’influer sur de nombreuses caractéristiques du béton : sa résistance mécanique, sa résistance face au choc, sa maniabilité… Il est donc important de bien choisir les éventuels adjuvants à utiliser en fonction du climat de l’ouvrage et du type d’utilisation que l’on veut en faire, d’autres constituants appelés additifs peuvent venir compléter des formulations de béton comme les fibres ou les colorants.
Quels sont les bétons couverts par la norme ?
On distingue différents types de désignation :
- BPS : Béton à Propriétés Spécifiques,
- BCP : Béton à Composition Prescrite,
- BCNP : Béton à Composition Prescrite dans une Norme,
- THI : Bétons à propriété Isolante, Structurels,
- THC : Bétons Conducteurs.
Le BPS : c’est un béton pour lequel on définit précisément les caractéristiques désirées. Ce béton doit tout d’abord être conforme à la norme NF EN 206/CN, qui est une norme européenne (EN) avec une annexe spécifique à la France (NF). De plus, il est défini par une nomenclature qui va dépendre des 5 critères qui suivent :
- Sa classe d’exposition : elle correspond au type d’environnement le plus adapté à son utilisation et qui est désigné par 2 lettres (XO, XC, XD, …) désignant la classe d’exposition. Cette classe d’exposition peut être suivie d’un chiffre qui va indiquer le degré d’importance.
- XO : résistance au gel
- XC : Corrosion des armatures par carbonatation
- XD : Corrosion due aux chlorures (origine non marine)
- XS : Béton exposé au sel marin
- XF : Soumis à des cycles gel/dégel
- XA : Soumis à des attaques chimiques
- Sa classe de résistance à la compression : par exemple C30/35. Le premier nombre désigne la résistance pour des essais en éprouvettes cylindriques (c’est ce nombre-là qui est utilisé en France) et le deuxième pour des essais dans des éprouvettes cubiques (comme c’est le cas au Royaume-Uni ou en Allemagne par exemple).
- Sa classe de chlorure (Cl) : qui indique sa teneur maximale en ion chlorure par rapport à la quantité de ciment utilisée.
- Sa classe de consistance (S) qui va dépendre de l’affaissement du béton (elle est déterminée par le test au cône d’Abrams réalisé en laboratoire)
- La dimension maximale des granulats.
Le BCP : la formule du béton est ici directement prescrite au fabricant. Il est également défini par plusieurs critères :
- La classe de résistance de ciment
- Son rapport d’eau sur ciment
- La taille des granulats utilisés (type, catégorie et teneur maximale en chlorure)
Le BCPN : ce sont des BCP qui sont définis par le DTU (document technique unifié) 21 à l’article 4.5.3.
Les THI et THC : la formule du béton doit répondre à une valeur de conductivité thermique maximale ou minimale.
Si les normes sont trop ardues pour vous, il faut que vous contactiez un professionnel, les malfaçons dans la construction sont souvent dues à cette méconnaissance des normes.
Quels sont les bétons non couverts par la norme ?
- Bétons non structuraux : (bétons de propreté, béton de remplissages, etc.), car ils ne poseront aucun problème par la suite, peu importe qu’ils soient endommagés.
- Béton mousse : mortier dans lequel est ajouté un agent moussant permettant de l’alléger et de lui conférer un pouvoir isolant. Étant utilisé comme isolant il n’est pas structurel.
- Bétons légers : à la place des gravillons, des granulats légers ont été introduits avec le ciment (polystyrène, billes d’argile, noyaux d’olive) et ils sont utilisés pour du remplissage ou de l’isolation.
- Bétons caverneux : ces bétons ne contiennent pas de sable, mais seulement de gros granulats ce qui les rend poreux. Leur porosité les empêche d’être structuraux ce qui les exclut de la norme. Ils sont utilisés pour éviter la rétention d’eau et effectuer un drainage, utilisés dans des murs de soutènement ou en parking.
- Bétons dont les granulats ne sont pas d’origine minérale
Avant d’entamer vos travaux, la connaissance des normes vous permettra de maîtriser les informations de base sur les matériaux et techniques existantes, mais aussi de pouvoir contrôler vos éventuels intervenants sur les travaux.